Aura-t-il des copains?

Ce matin j'ai amené ma fille chez sa petite copine qui vit juste en-dessus de chez nous, en Guadeloupe. Je suis repartie avec Matthys, mais il a commencé à pleurer car il voulait rester jouer avec les voitures de la copine. Pendant une heure il n'a pas changé de disque (c'est une tête de mule mon fils!) et alors je suis montée avec lui, j'ai pris son petit siège et sa petite table et me suis assise à côté de lui pour jouer. De temps en temps les deux nanas venaient jouer avec lui. Bon ce n'est pas encore l'âge de tous jouer ensemble mais c'était sympa.

Alors là je me suis dit: 1. pour l'instant il ne joue qu'avec des filles et en plus les copines de sa soeur. D'ailleurs tout son univers est féminin, au point qu'il a beaucoup de mal à travailler avec son nouveau kiné qui est un homme!
2. je dois être à côté de lui car il n'a pas une bonne mobilité des mains pour attraper, manipuler ses jeux devant lui.
et 3. qui voudra inviter un garçon handicapé à la maison pour jouer avec lui?

Ca m'a rendue super triste. Il va rentrer au jardin d'enfant en septembre. Il aura toujours l'éducatrice du SEI avec lui, alors est-ce que les autres iront jouer avec lui? Faudra-t-il, en tout cas dans les prochaines années, toujours un adulte pour jouer avec les autres enfants? j'ai dû mal à le voir avec un autre garçon, "passe-moi ci, donne-moi ça comme ça car je ne peux pas jouer sinon", etc. Et puis toujours avoir maman dans les pattes ce n'est pas drôle non plus!

Il a une telle envie d'interpeller les autres, de jouer avec les autres, et c'est souvent compliqué. J'essaie de faire mon maximum mais c'est dur! Et puis je suis d'un naturel timide et réservé, j'ai du mal à aller imposer mon fils avec tout son équipement vers d'autres petits garçons à la plage par exemple pour jouer avec. A la place de jeux on n'y pense même pas!

Bon comme c'est écrit dans un autre post, il faut faire confiance à nos enfants et ça se passera bien. Mais...

....Mais je te comprend.....et tu as raison de t'en soucier car ce sujet n'est pas simple pour nous et nos enfants...et c'est difficile à résoudre.....

bon nul ne sait comment Matthys va pallier à son handicap pour établir des contacts sociaux...comme tu dis il faut attendre pour voir...

en tout cas Chloé n'a pas de copine....ni de copain....elle a ceux de l'école mais avec lesquels elle peine à entrer dans le jeux surtout à cause de son langage !
A la maison....et bien il y a personne....bien sûr ça lui arrive de jouer un peu avec les enfants d'amis mais dès qu'un autre enfant plus compétent se pointe Chloé n'est pas non seulement oubliée mais rejetée....même si elle n'a encore agressé personne...parce qu'en plus cette histoire est source d'énervements pour elle....depuis très très longtemps...

pourtant chloé adore voir d'autres enfants.....c'est son grand plaisir.....bref...c'est vraiment pas simple pour nous tous...donc elle est toujours dans nos pattes....toute seule...il faut l'occuper en continu...et ça nous épuise....et puis le plus dur et bien c'est qu'en dehors de ses cousines Chloé ne fait pas d'anniversaire et autre....le grand désert social....

oui c'est tout à fait ça, le grand désert... bon je pense que dans le cas de handicap mental avec langage limité, les enfants en effet se font peu d'amis, mais je ne sais pas, peut-être que s'il y a "seulement" un handicap moteur, c'est plus facile d'avoir des amis-- bien que j'imagine que les enfants rejettent tout ce qui est différent d'eux, donc bien sûr, il faudra du temps pour que matthys face sa place dans notre société mais je pense qu'il y arrivera, et qu'il aura des amis pour qui le handicap moteur n'est pas un problème? c'est tout ce que je peux espérer en tout cas, mais j'imagine que rien n'est simple....
en tout cas ici, le désert social, avec robin, ça me parle... c'est clair... le désert total... mais bon, c'est la vie! comme je n'ai pas d'autres enfants, je ne connais rien d'autre donc cela ne me dérange pas, ce qui me dérange plus peut-être c'est que JE dois occuper robin en permanence, dès qu'il n'est pas à l'école il faut trouver des activités, car lui-même s'occupe peu tout seul et il n'a pas de copains... donc ça parfois, c'est un peu pénible, cela me pompe toute mon énergie car j'aimerais avoir du temps pour moi parfois... ouf il y a l'ordi, là il est devant et moi je suis devant le mien, qq minutes de répit

Oui c'est vrai que le langage va aider. J'ai eu quelques réponses sur le forum de la SMA et c'est plutôt rassurant (ils se font quelques super copains valides et peuvent même aller chez eux). Il paraît que le fait qu'il soit en fauteuil attire beaucoup les enfants. Mais bon c'est qqch qui m'inquiète beaucoup!

Pour vos loulous c'est encore moins drôle!

Je comprends ton inquiétude face à ces questions.
J'ai une copine qui travaille dans une école avec un cliss handicap moteur. Elle est donc en primaire et trouve le relationnel très bons entre ces enfants et les autres, une solidarité se met aussi en place naturellement entre les enfants.
Mais c'est certains que Matthys te demandera plus de présence pour les jeux.
Quand on voit d'autres enfants du même âge graviter autour ça fait plaisir et en même temps on se reprend la différence en face.

Citation :

Il paraît que le fait qu'il soit en fauteuil attire beaucoup les enfants.

oui je pense que c'est vrai....

c'est certain qu'un enfants qui peut parler et penser normalement va pouvoir pallier plus facilement à son handicap pour entrer en relation avec les autres....

je comprends aussi ton inquiètude, ma fille aussi elle a quelques copines, on l'invite aux anniversaires, pas souvent mais 1 ou 2 fois par année mais mon fils comem dit Sarah, c'est le grand désert...pas un seul copain et ça cela brise mon coeur de maman, j'aimerais tellement que d'autres enfants le réclament, veulent jouer avec lui, pourtant je sais que c'ets malheureusement "normal" mais bon c'est dur.

courage et gros bisous

Idem ici. Sarah est scolarisée en école normale depuis octobre 2008 et c'est le grand désert aussi. Quant aux copains et copines de mon fils, on en parle pas il a 12 ans donc c'est plus trop leur tasse de thé les grands bébés

Enfin, j'évite d'y penser car sinon je risque de couler, surtout en ce moment où j'en prend plein la tête par tous les gens que j'aime. Pfff je vais finir par penser que je suis aussi "différente" que ma fille finalement

concernant les copains valides, je ne crois pas qu'il soit possible pour des enfants handicapés d'avoir des ami(e)s valides, trop différents pour se comprendre.... Ou alors il faut qu'il y est une grande différence d'age.

Je n'ai pas de copains/copines valides, seulement handicapés. En 3ème, des filles, valides, ont dit être mes copines... 1 - 2 mois, ça va bien et ensuite....
Des moqueries, des critiques sur mon travail (elles jugeaient les notes mises par les profs, soit-disant j'étais sur-évaluée... ), jugeaient mon comportement en cours, ma façon de marcher, de parler... Elles m'obligeaient à manger hyper vite à midi parce qu'elles voulaient aller jouer (comme si elles ne pouvaient pas partir avant moi! ), je ne pouvais même pas manger mes plats dans l'ordre que je voulais....
Des remarques désagréables sur tout et n'importe quoi, elle inventaient des choses fausses sur moi (que je buvais...)
M'imposaient des choses que je ne voulais pas...

Et m'ont tellement humiliée que j'en ai perdu ma dignité...


Alors, maintenant, je dis : "NON AU MELANGE ENFANTS VALIDES - ENFANTS HANDICAPES, NON A L'INTEGRATION AU SENS SOCIAL DU TERME!!!"
"IL VAUT MIEUX ETRE SEUL QUE DE SUBIR CE QUE J'AI SUBI EN 3EME!"

Nicolas BB pourra affirmer la même chose!

Et en IUT, des garçons, valides bien sûr! ont mis mon courrier privé (un mail de Carlos que je gardais dans ma session informatique) sur le serveur public de la promo!!
Lors des travaux de groupes, ils n'arrêtaient pas de raconter des histoires sexuelles dans mon micro, m'empêchaient de travailler en m'arrachant la souris ou remuant l'ordi...

Par contre, j'ai plusieurs copains handicapés, de ce côté-là, aucun problème!! Même s'il y a une grande différence dans le handicap (lourd/moyen...) aucun problème!!
Par exemple Carlos et moi!
Il y a aussi Rémi qui a également le syndrome CHARGE, Lionel qui est aveugle, d'autres personnes handicapées que je vois en Suisse... et on s'entend très bien!

Laure84 a écrit:

Citation :

j'ai dû mal à le voir avec un autre garçon, "passe-moi ci, donne-moi ça comme ça car je ne peux pas jouer sinon"

Ben, pourquoi pas???? J'aide bien Carlos à marcher, moi! et j'aime bien le faire.

Il m'arrive même de lui proposer spontanément de l'aide. Par exemple, l'année passée, quand il a eu des maux de ventre avec grosse fatigue durant le camp d'été, je lui ai spontanément proposé, à table, d'aller lui chercher la nourriture de façon à lui éviter de se lever.

Et si Carlos a besoin d'aide pour une chose ou une autre, il peut me demander et je le fais (enfin, sauf pour refaire le pansement de la dialyse, je ne sais pas si les éducs seraient d'accord!)

Ca me fait plaisir d'aider d'autre personnes handicapées.


Tu trouveras sûrement des garçons handicapés qui se feront un plaisir d'aider Matthys afin qu'il puisse jouer avec eux!

Là j'avoue que je suis choquée par ce que tu écris Audrey. Si les personnes handicapées ne veulent pas se mélanger avec des personnes sans handicap on ne risque pas de faire changer le regard des gens normaux sur les personnes handicapées.

je te rejoins christel!

Citation :

Si les personnes handicapées ne veulent pas se mélanger avec des personnes sans handicap on ne risque pas de faire changer le regard des gens normaux sur les personnes handicapées.

sans doute mais n'empêche ce qui dit surtout Audrey c'est qu'elle a fait les frais de sa différence dans le milieu non handicap.....et je peux comprendre qu'elle en soit arrivé à cette conclusion....

maintenant c'est certain que le cloisonnement ne va pas faire changer les mentalités....mais décloisonner n'est de loin pas simple......

encore les enfants sont des enfants...mais les adultes pfffffffffffffffffff...mais bon c'est le problème de l'intolérance en général.....! c'est pas que le handicap.....

Audrey, ton récit me touche en tant que maman, tu as du vraiment souffrir,

maintenant, tout ce que tu dis pourraient arriver dans une classe normal aussi, j'avoue que j'ai peur de cette période qui est l'adolescence ,même si pour l'instant les miens ce sont des anges, mais à voir. L'avenir nous le dira.

En ce qui conserne l'integration de Mathieu, c'est la première fois en 4 ans de scolorisations qu'il a des copains.

Oui c'est vrai moi je dois encore être sur mon petit nuage mais je commence quand même à y penser ça ne veut pas dire pour autant qu'il ne faut pas mélanger les enfants valides ou sans handicap avec les enfants porteurs de handicaps.

Mon fils s'est amusé avec des enfants déficients mentaux, certes léger mais il a beaucoup rit et là j'étais très fière de lui. Tous les enfants ne sont pas comme lui j'en conviens mais je rejoins Irada quand elle dit que ça peut arriver dans une classe ordinaire avec des enfants tous "normaux", c'est le cas au collège de mon fils, il y a toujours des enfants plus faibles et de ce fait plus malmenés que les autres. La tolérance ça n'est pas que pour le handicap c'est pour la différence dans toutes ces formes et l'être humain a beaucoup de progrés à faire dans ce sens.

Citation :

Tu trouveras sûrement des garçons handicapés qui se feront un plaisir d'aider Matthys afin qu'il puisse jouer avec eux!

Bah le souci c'est que Matthys fréquentera surtout des enfants handicapés en fauteuil roulant, donc ils auront moins la possibilité de l'aider. Enfin j'imagine, je n'en sais rien pour le moment!

Je comprends ta souffrance et ta très mauvaise expérience. Mais je ne pense pas qu'il faut séparer les handicapés des valides. Il y a une de très bonne expérience. Une petite trisomique dans mon quartier a fait beaucoup de bien dans sa classe, les enfants se sont montrés tolérants et respectueux.
Quand j'étais à l'école vers 14-15 ans, il y avait aussi une fille dans ma classe qui s'est fait malmenée, car elle était très timide, se laissait faire, elle était un peu différente à sa manière d'être, etc. Elle en a bavé et ça fait au coeur de voir ça!
Après ça dépend de la personnalité de chacun.

Enfin bon on verra comment Matthys va se débrouiller en septembre, ça me donner au un aperçu sur la suite. On m'a conseillé que s'il se trouve de bons copains en maternelle puis en enfantine d'insister auprès de la direction pour que ces enfants soient toujours avec lui dans sa classe, ça sera plus facile pour lui.

En fait il y a tellement d'expériences, tellement de choses à prendre en considération.
Dans une classe avec uniquement des valides, certains peuvent souffrir. J'ai tout fait pour ne pas aller dans le lycée de mon secteur en seconde parce que je ne supportais plus le traitement que me réservait certains. J'ai eu des années collèges pas très agréables. Des remarques désagréables en veux tu en voilà, je me souviens de deux claques aussi par deux personnes différentes toujours au collège. Les jeunes peuvent être terriblement mauvais. En seconde tout à changer. Et là j'affirme que ça venait des personnes. Je n'avais pas de problème particulier à part que je n'étais pas épaisse. Ca ne tient pas à grand chose.
Un jeune m'a dit récemment souffrir dans sa classe des moqueries d'autres gamins. Bien ce ne sont pas les valides de sa classe qui se moquent, non ils sont plutôt sympas, mais d'autres enfants handicapés.
On devient fou à voir que finalement tous les lieux, tous les mélanges peuvent amener ce type de comportement.

Laure, ce matin j'ai pensé à toi. Je discutais avec le papa d'un jeune en fauteuil que je connais. Il a mon âge. Il a toujours eu une bande de copains. Alors ce n'était pas rose, ça génère aussi beaucoup de difficultés, ado les copains bougent en mobylette, l'enfant en fauteuil rentre chez lui.

Etre handicapé avec des valides, ou se sentir mieux avec des handicapés, je crois que c'est du cas par cas. Selon les personnes, les expériences, les difficultés..

Oui je m'y attends un peu Kathy à ça aussi. Il ne pourra faire de foot comme les autres, il ne pourra faire certaine chose, et ça va être dur pour lui, pour nous.

C'est pour ça aussi que je me dis que s'il peut aussi aller en école spé, il évoluera avec d'autres jeunes comme lui et il apprendra à faire autre chose. L'association contre la myopathie organise chaque année des camps et des sorties pour les jeunes. J'en connais deux qui aiment beaucoup y aller car justement ils se retrouvent entre eux, font des choses qui leur sont réservées. On verra d'ici 10 ans si ça existe toujours et s'il voudra y aller.

Je ne veux pas qu'il ait à tout prix des copains valides, juste qu'il soit épanoui.

Oui c'est ça juste qu'il soit bien, et ça passera peut être par des copains valides, des copains en fauteuils qui feront la course ensemble .

Citation :

Etre handicapé avec des valides, ou se sentir mieux avec des handicapés, je crois que c'est du cas par cas. Selon les personnes, les expériences, les difficultés..

j'ai les meme souci avec val que se soit a la maison , chez des amis ou a l'ecole. elle a tjrs tendance a frapper et sa les enf ne comprenne pas tout le tps , surtout qu'elle ne veux pas faire de mal mais qu'elle veux jouer. elle frappe surtout quand la personne devant elle a du mal a la comprendre. les instites ont eu l'idée d'apprendre la lsf que val connait pour essayer de meiux la comprendre, je trouve que c'estune bonne idée. je vois quand je vais aux reunion lsf a coté de chez moi, les malentedants sont tjrs a part des entendant car pour eux on les comprend pas et on pourra jamais comprend ce qu'ils vivent. dans un sens ils ont pas tord mais en meme tps ca rejoints les propos d'Audrey .

quelqu'en soit le handicap je pense qu'il y a tjrs une part de nous qui se sent seul. et c'est la que tu te met a l'ecart.

comme je disait hier au spy j'ai peur de l'avenir de mes enfants, pour Pierre c'est plus les moqueries des ses futur copains envers Valentine . enfin bref je me pose enormement de questions ....

Je pense que le ressenti dépend beaucoup de nos humeurs aussi. Il faut apprendre à faire confiance à nos enfants et les mises à l'écart se font surtout à l'adolescence je pense, au cas par cas bien sûr comme le dit si bien Kathy.

J'ai l'exemple d'une amie dont ses deux enfants sont atteints du même syndrome que Sarah et ils sont super bien intégrés dans l'école de leur village, l'aîné suit même très bien à l'école, il est en CM1 cette année et est parti en classe de neige, il a plein de copains quant à la petite dernière, elle s'intègre très bien aussi, elle est en MS comme Sarah.

Pour le moment Sarah a ses petits copains à l'école, ils jouent avec elle (pas tous bien évidemment) mais il n'y a pas de moqueries, Nico en a subit un peu les frais la première année de scolarisation de Sarah mais comme il a de la réparti, les gamins ont souvent battus en retraite. Il ne s'est jamais plaint en tout cas de ce genre de problème et c'est tant mieux. Le pire pour moi c'est à la maison quand les autres enfants ne jouent pas avec Sarah mais préfèrent jouer avec Nico même s'ils sont d'âge avec Sarah, là j'avoue que ça pince un peu car la puce ne le comprend pas et en souffre aussi. Ca promet à l'adolescence

Citation :

comme je disait hier au spy j'ai peur de l'avenir de mes enfants, pour Pierre c'est plus les moqueries des ses futur copains envers Valentine . enfin bref je me pose enormement de questions ....

c'est vrai que Théo doit souvent faire face au railleries des copains qui traitent sa soeur de (triso)

bref....mon pauvre fiston non seulement il a du affronter les autres pour sa fente mais en plus il est même pas fichu d'avoir une petite soeur comme les autres....

mais alors ce qu'il y a d'étonnant c'est qu'il se sent très brave de prendre la défense de sa soeur en expliquant aux autres tout ce qu'ils ignorent sur le sujet...
cela semble le rendre plus fort contrairement à l'époque où les enfants s'en prenait à ses séquelles de fente donc directement à lui....

oui c'est aussi une réalité...et les frères et soeur peuvent vivre d'une certaine manière les blessures narcissiques...

Mais ....franchement Théo apprend à faire avec...nous l'y accompagnons et je crois que jour après jour cela le rend plus fort ....

il doit avoir un sacré caractere Théo et ca me rassure un peu car Pierre aussi il a 14 mois et ne se laisse pas faire pour dire que son cousin de 3 ans en a peur.....

Effectivement, je vois qu'il y a beaucoup d'expérience : des enfants/ados handicapées n'ont aucun soucis avec les valides (bien accueillis, acceptés...), d'autres sont "écrasés" comme je l'ai été, des enfants/ados valides sont humiliés, moqués par d'autres valides... Et certains enfants/ados handicapés se moquent d'autres enfants/ados handicapés, chose dont je ne reviens toujours pas!!

A entendre Romkat, il n'y a pas besoin d'être handicapé pour être le souffre-douleur de certain... Il suffit de ne pas avoir le même tempérament, parfois même moins...

Et en plus moi j'étais différente non seulement par le handicap mais aussi parce que je n'avais pas les même priorités qu'elles.... Par exemple, pour moi il était plus important de manger tranquillement que d'aller en récréation, lorsque je manquais un bout de cours (fatigue?) il était prioritaire pour moi de rattraper ce bout durant la récré que d'aller jouer... Et les autres filles me demandaient pourquoi je les privait de récré (punissais).... nom d'un chien, je ne leur demandais pas de m'attendre!!!

En plus je ne savais pas me défendre de ce genre de chose, je ne savais pas comment y réagir autrement qu'en acceptant tout et n'importe quoi...

En lisant vos messages j'en viens à me demander : "Est-ce qu'elles m'ont fait cela, toutes ces méchancetés, parce que j'étais handicapée ou bien parce que je ne savais pas me défendre, et qu'elles rejetaient leurs frustrations sur moi comme sur une marionnettes qu'on manipule à sa guise, ou encore parce que je n'avais pas les mêmes priorités qu'elles?"

Et le comble c'est que maintenant que tout cela est fini depuis plus de 7 ans, seulement à présent, je réalise ce que j'aurais dû leurs dire parfois...
Par exemple j'aurai dû leur dire lors de leurs critiques sur mes notes, mon comportement en cours : "Vous n'êtes pas professeur, vous n'avez donc pas à évaluer mon travail/façon de travailler, si le professeur ne le fait pas, personne ne le fera!"

Et refuser de leur remettre mes contrôles!! "la note est confidentielle, vous n'êtes pas professeur, je ne suis pas obligée de vous donner mon devoir!"

Ou bien, lors des déjeuners-course, leur dire clairement de faire un choix : "ou vous me laissez manger comme je veux, ou alors je m'en vais!"
J'aurais dû réaliser qu'il valait mieux être seule que de subir ça...

Oh, pourquoi faut-il attendre plusieurs années, attendre que le mal soit fait pour enfin réaliser ce que l'on aurait dû dire ou faire???


Quand à changer le regard des personnes valides sur le handicap...

That's the great dilemma...

Soit en mélange valides et handicapés afin de changer le regard des valides, développer la tolérance, mais on risque de voir les autres souffrir énormément si cela rate, soit on sépare bien les deux mais alors on ne fait rien évoluer...

Chrysnisah et Robindesbois, désolée si je vous ai choquées...

Peut-être que la solution serait de mélanger valides/handicapés mais en faisant bien attention d'avoir du personnel qui veille vraiment à ce que tout se passe bien et réagissent dès qu'il y a moqueries...

Mais il est vrai que s'il suffit d'être plus timide, plus sérieuse... que les autres pour être ridiculisé... une séparation nette n'arrêtera pas tous les problème d'humiliation, moqueries...


Lors de mon année de 3ème, je me suis plaint plusieurs fois de ce que me faisaient les filles... mais mon AVS refusait d'intervenir et les professeurs ne faisaient pas grand-chose pour que cela cesse... Ils semblaient à peine s'apercevoir qu'il y avait un problème... Ce qui ne m'a pas franchement aidée!!!