A la recherche de ma bulle.....

bonjour à toutes!
je viens chercher un peu d'aide pour combattre une hyper sensiblerie qui actuellement me fait pleurer pour un oui pour un non....
à cause d'une  maman qui m'expliquait récemment par exemple qu'  après l' emploi d'EVS qu'elle quittait  qu'elle était contente  de trouver un emploi de garde d'enfants auprès d'enfants "normaux", (EVS de ma fille en l'occurence....)
à cause de la prononciation du mot "handicap" (de votre fille, madame...),
à cause d'une personne qui en entendant ma fille s'exprimer dans la rue alors que nous marchions me conseillait au plus tôt de la faire voir par une orthophoniste, (sans blague???)
Cette semaine je suis tombée sur "un nid" de personnes bien inttentionnées...
Je noie mon chagrin à la piscine en essayant de récupérer un peu d'énergie positive mais ça dure pas longtemps; en plus j'ai même attrapé des boutons plein le menton(!!!!....d'un coup!)vous comprendrai que je peux pas rester comme ça... 
Là j'ai juste envie de me mettre dans une grotte en attendant la fin de l'hiver...mais ça va pas être possible....
vous n'auriez pas la recette d'une bonne crème anti allergie à la conn...:ou le nom d'un produit pour éloigner les gens (soit disant) bien intentionnés?....
Je prend toutes les bonnes idées!!!!!

Ce sont les pires! Ils pensent bien faire, du coup, ils ne se rendent pas compte des dégâts!
En effet, tu as tiré le jackpot!!
Et je n'ai pas de recette, mais tu as tout mon soutien!

Après, pour ma part, je ne suis pas gênée du mot handicap, je préfère même plutôt que de parler de différence, mais ça c'est juste moi... (et ma fille y est sacrément, handicapée) je me bats plutôt contre ceux qui minimisent...
Je n'ai pas de solution, je peux juste remarquer que ce genre de remarques me touche quand je ne m'y attends pas...
Je veux dire que quand je sais qu'on risque de m'en sortir des vertes et des pas mûres, ben, je suis moins fragile et ça me passe plus au-dessus!
En fait, je crois que je m'y attend dès que je parle de Mathilde!

Bon courage!

mouais...c'est pas simple....

il se passe deux choses en moi quand je suis confrontée à pareil commentaires :

- je fais une brève analyse avec moi même pour savoir ce qui me blesse vraiment dans tout cela....car c'est toujours un indicateur sans faille de tout ce que je n'ai pas encore mis au clair en moi

- et puis je me débarrasse le plus vite possible de ce que j'ai entendu...et des sentiments négatifs en moi....


Il m'a fallu du temps pour pouvoir utiliser le mot handicap pour ma fille. Je pense que le jour où je l'ai fais c'est que je pouvais l'assumer... et le fait de le faire a fini d'achever en moi un travail d'acceptation. Chloé devait avoir environ 4 ans.... c'est fou l'importance des mots...

bon courage....

Ca y est ma 1/2h de défoulement à la piscine tombe à l'eau!!!
je suis en larmes; c'est nul ça fait rien avancer je le sais;
Tu as raison il est plus que temps que je vois ce qui me blesse à travers ces mots;
rien que de penser à ce face à face avec moi même les larmes reviennent;
je ne pense qu'à dormir quand le soir arrive;l
je sais pourtant que mes enfants sont tout pour moi et je sais que j'y arriverais pour eux;
pour le moment il n'y a qu'ici que je ne me sens pas seule et écoutée.

Courage Nath, je suis de tout cœur avec toi car je sais que trop bien combien les mots peuvent blesser. J'y suis encore très sensible même si mon loulou grandit (9ans). Moi c'est vrai que je suis plutôt comme Elise, je ne supporte plus ceux qui minimisent pour se donner bonne conscience...et surtout ne pas avoir besoin de me soutenir...
C'est un long travail sur nous même pour pouvoir passer au travers des remarques.

Un wagon de courage juste pour toi:~V^~ : 

merci pour ces bouffées d'oxygène j'en ai vraiment besoin
Je trouve vraiment que la route est longue et j'ai mal comme si j'avais perdu quelqu'un que j'aime, c'est une vraie douleur et pourtant c'est pas ça je comprend pas ce qui m'arrive;
je ne suis pourtant pas quelqu'un qui se laisse aller je ne me reconnais pas ;
je n'ai plus aucune tolérance aux imbéciles mais je me sens vulnérable;
il faut que je me reprenne j'aime tellement mes enfants mais ces temps ci je ne supporte plus cette injustice je n'y arrive pas.
Je suppose que ça passera ; je ne pleure que toute seule chez moi et ils ne verront rien, ça je ne pourrais pas le concevoir .
Heureusement que vous êtes là.

Tu as la possibilité d'en parler avec quelqu'un? Un ami? Un professionnel?
À un moment donné, j'ai eu besoin que tout le monde le sache, j'en ai parlé et parlé... avec mon mari, avec le parrain de Mathilde, une amie rencontrée sur le forum, des gens bienveillants...
Et petit à petit, la douleur s'est faite moins présente au quotidien, elle est toujours là, tapie, mais elle ne me gâche plus la vie!
Courage!

Tu le dis toi même : tu es quelqu'un qui ne se lache pas. C'est sans doute ça qui t'arrive aujourd'hui, le mur a craqué. Laisse-toi faire, viens en parler ici et partout où tu peux, pleure. Et puis un jour tu vas rebondir et accepter le handicap. Courage à toi !
Effectivement je crois qu'accepter le mot de handicap aide énormément.... Ton AVS perso je lui aurais répondu, plaine de compassion, que je la comprends car c'est vraiment dur de s'occuper d'enfants handicapés... même si c'est sans doute encore pire pour eux....

tu es vraiment en train de lutter contre la situation je pense.... et le meilleur moyen de gagner la bataille dans ces cas là c'est de lâcher prise... il y a des combats perdus d'avance malheureusement... Ce genre de combat épuise.... d'où la fatigue....
Accepter...c'est lâcher prise....
Et une des phases du lâcher prise est sans doute de reconnaitre notre énorme douleur et de pleurer toutes les larmes du monde...

Ensuite....tout devient plus léger..et facile à vivre.... enfin...pour moi c'est ce qu'il s'est passé en tout cas. J'ai compris maintenant que ça ne sert à rien de lutter contre ce qui est...

Alors ce qui te semble peut être pire , dans ton état actuel, n'est sans doute que l'expression de ce combat intérieur....la bonne nouvelle: c'est que ça veut dire que les choses avancent... même si c'est momentanément plus douloureux.

Oui tu es dans une phase difficile, et émotionnellement c'est vrai que c'est dur... j'ai toujours du mal également, Robin a dix ans, mais si quelqu'un me fait une remarque, je pourrais le tuer. Mon problème? Je n'ai pas pu avoir d'autre enfant, du coup quand je croise tous ces gens donneurs de leçons qui alignent les gamins en bonne santé, ça me rend folle! qu'ils aient leur vie et moi la mienne, ok, mais pas qu'ils se permettent de juger, de blesser. C'est rude... mais je n'arrive pas à passer outre... et j'en pleure aussi lorsque ça arrive. Bon là cela arrive moins car comme les sorties sont difficiles, surtout quand il y a du monde, on croise de moins en moins de monde, et c'est mieux ainsi.

Tu as raison d'en parler ici, car les mamans qui vivent pareil, y'a rien de mieux. Un psy parfois peut être complètement à l'ouest, mais nous on est dans le même bateau alors forcément on te comprend... on compatit... on sait ce que c'est...

Je t'envoie des wagons de courage  
et tu sais qu'on est là si jamais  

Excusez mon silence, je vous ai lue avec reconnaissance mais j'en étais à un stade où tout restait coincé dans ma tête
Oui je crois que j'ai "pété un cable"; je sais aussi que je n'arriverai jamais à me résigner;
je ne nie pas l'évidence mais je n'y arrive pas, je peux pas;
c'est comme de la rage;
Je suis en guerre.
personne ici ne se résigne je le sais et il n'y a qu'auprès de vous que je trouve du répit.
La conjonction de toutes ces accumulations de bêtises entendues et du quotidien.
En ce moment Romane s'épanouit à son école après 2 ans de galère mais voilà qu'apparaissent les problèmes de socialisation, et c'est pas facile; elle se cherche des copines, et si elle est respectée et pas du tout isolée, elle en veut plus;c'est difficile, on ne la comprend pas quand elle parle.
je lui ai dit hier que ça serait dur pour elle d'avoir des copines mais que ça n'était pas pour ça qu'elle était méchante; c'est qu'elle ne parlait pas et que c'était difficile pour les autres petites filles; elle a compris et elle a pleuré, beaucoup;
une autre bataille qui commence.
Moi aussi j'en veux à toutes ses mamans qui ont soit peur de la différence soit avec des enfants en bonne santé et qui leur pourrissent la vie;
ça va pas m'avancer à grand chose;
je crois que mon carburant quotidien ce sont ces petits combats pour ma pépette;
en ce moment j'ai arrêté de pleurer et je me concentre sur ça.
je crois que je vais faire avec ça, je peux pas lâcher prise c'est comme incrusté en moi;
je voulais vous dire à toutes que vous êtes exceptionnelles et que jamais je n'aurais trouver à travers ce forum autant d'intelligence et humanité.
merci

On ne se résigne pas et c'est normal d'alterner les phases d'optimisme, de pleurs et de colère !

Est-ce que la maîtresse a parlé aux autres enfants ? Les enfants n'ont pas les préjugés des parents et peuvent être adorables et très protecteurs avec les enfants différents à condition, je crois, qu'on leur ait parlé.

Garance a fêté son anniv il y a 10 jours. A un moment un petit garçon a dit : je crois qu'elle n'a pas de cerveau. je lui ai répondu que si mais qu'elle était née avec un cerveau qui marchait différemment du nôtre. Et il a juste dit : ah bon ? Je savais pas. j'ai trouvé sa réaction extrêmement saine et sympathique et j'ai apporté dans la foulée au maître des papiers expliquant comment raconter le handicap de Garance au reste de la classe. J'espère qu'il l'a fait ou fera !

c'est vrai les enfants sont plus spontanés et sains c'est vrai
un petit est venu me demander si Romane était anglaise,(!!) et ses copines sont venues me voir en me disant qu'elles ne comprenait pas ce que Romane disait!....à regret je crois.
tout est très différent cette année car avant il m'était impossible de communiquer normalement avec ses maîtresses;
cette année on avait plus le choix et j'avais très peur de mal tomber;
quand j'ai vu que l'enseignante était au top , je l'ai laissée avancer avec Romane et du coup tout arrive puisque elle fait des efforts je vois pour s'intégrer au groupe des copains;
c'est pas rare que je les vois se faire de gros câlins entre copines et ça fait vraiment chaud au cœur;
ma pépette est en quête de reconnaissance et c'est comme si elle était dans une prison;
je le sens et ça me fait mal; je suppose qu'il va falloir en passer par là; j'essaie de lui expliquer que ça sera difficile elle le comprend je crois et j'espère que je ne suis pas "brutale" pour rien.
Pas le temps de s'endormir et tu as raison pour ces alternances de courage et de ...désespoir pour moi en tout cas ces derniers temps je n'étais jamais tombée si bas;
chouette je suis revenue et je remonte sur mon cheval..... 

      

nous sommes sur un chemin difficile....

Après avoir joué la guerrière durant des années... (et c'est plutôt dans ma nature )... je me suis un peu calmée car au final ce combat finissait par m'épuiser moi même....

Alors maintenant je tente de mener un combat "joyeux" comme le dit Alexandre Jollien (philosophe)... car dans ce combat là je ne m'épuise plus...

j'ai lâché prise sur beaucoup de choses...ce qui ne m'empêche pas de tenter de faire au mieux pour mes enfants.... Mais je ne me sens plus en guerre contre le monde entier.... et ça fait du bien.